lundi 9 mars 2015

La recherche éditoriale


     Bonjour bonjour, un article un peu plus direct si vous le permettez, où pour une fois, sans faire de grandes généralités, sans parler de l’écriture avec un humour douteux, je vais aborder ma recherche éditoriale. Je crois que pour parler de cette expérience (infructueuse encore) le terme d’aventure tombe sous le sens. Beaucoup me décrivaient cela comme quelque chose de fastidieux, car il faut passer par la retouche du manuscrit, la mise en page, les envois, pour ensuite attendre des mois durant sans même être persuadé de recevoir une simple lettre type. Mais je l’avoue, malgré les déceptions, la recherche d’éditeur a été pour moi l’une des plus belles aventures du processus d’écriture. (J’en entends protester derrière, attendez que je m’explique !)


Pourquoi ? Parce que, dans un premier temps, c’est ce qui a forcé l’éternelle insatisfaite que je suis à dire stop. À déclarer cette histoire officiellement terminée, après une année de réflexion, des semaines et des semaines d’écriture acharnée, et des mois passés à m’arracher les cheveux sur la correction. Je franchissais une nouvelle étape, le roman était fini. Et dès lors, peu m’importait le résultat de ma quête, j’avais au moins la satisfaction d’avoir achevé cette histoire, de l’avoir conduit au plus près de ce que je souhaitais, et surtout, surtout d’être parvenue à écrire quelque chose dont j’étais satisfaite (avouons-le, pour moi c’était presque inespéré.) Comme je suis quelqu’un de très tatillon, et d’un tant soit peu organisé pour ces choses-ci, j’ai consacré des jours à glaner informations et conseils avant de me lancer. Puis j’ai établi une liste précise de toutes les maisons d’édition pouvant me correspondre, et enfin, j’ai planché sur la Terrible lettre d’accompagnement. Puis j’ai envoyé le manuscrit, maison par maison. Je savais que ce serait long, et sans doute infructueux, mais je ne voulais pas y croire, portée par l’optimisme et par une certaine naïveté. Je me disais que si les autres n’avaient jamais eu de réponse de telles ou telles ME, ils avaient sans doute joué de malchance. Raisonnement absurde en soi, puisque ma courte vie m’a toujours montré que j’avais rarement de la chance… Mais passons… J’ai fait tout du mieux que je pouvais, m’ôtant au moins le regret d’avoir bâclé l’envoi. J’ai attendu, longtemps, trop longtemps. Du moins je le pensais, mais ce n’était que le début. J’étais tellement impatiente qu’il me tardait presque de recevoir un refus pour avoir une réponse. La vérité c’est qu’il y a peu de « non » qui nous font avancer, et que les refus justifiés sont presque plus rares que les réponses positives. 

     Quand j’ai eu mon premier refus, ça a nettement calmé mon impatience. Je n’ai pas été désarçonnée, mais sur le coup, ce n’était pas franchement agréable. C’est passé très vite néanmoins, après tout, j’avais d’autres réponses en attentes. Par la suite, beaucoup de refus par silence et de lettres types, quelques mots encourageants, et toujours la même rage de vaincre de mon côté. Je savais que ça ne se ferait pas du premier coup, et peut-être pas avec ce roman-là. Mais je persévérai, sûre que cette expérience même si elle ne menait à « rien » serait enrichissante. J’ai eu raison. J’ai par la suite reçu mon premier refus lapidaire, une phrase brève, cassante, de quelques mots à peine. Et j’ai ri. Je savais que ce ne serait peut-être pas le dernier, mais que tous ne pensaient pas la même chose. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de présenter mon roman, lors d’une rencontre avec trois éditeurs (à laquelle je consacrerai un article entier). Ce fut un grand pas en avant. Je l’avais déjà présenté une fois lors d’une rencontre similaire, avant les envois à ces mêmes éditeurs. Mais ils ne m’avaient pas encore répondu. Alors, j’y suis allée au culot, dans un cas comme dans l’autre je n’avais rien à perdre. Soit je me rappelais à leur mémoire, soit, s’ils avaient déjà mis mon livre à la corbeille, je pouvais avoir quelques conseils judicieux ou encore la raison de ce refus. Au final, c’est leur mail que j’ai eu. Pour un nouvel envoi. J’avais mûri, mon livre aussi, pourquoi pas. Aujourd’hui, je suis encore en attente, pour trois mois au moins, mais ils m’ont promis une réponse, et surtout, mon manuscrit est vraiment passé dans les mains d’un éditeur, et ne s’est pas arrêté à la case stagiaire. Je ne désespère pas, mais je sais aussi que je devrai peut-être faire face au refus. Ce n’est pas grave. Ce qui aurait été grave en revanche, c’est que je ne me lance pas. En tentant l’édition, en apprenant sur ce milieu, j’ai acquis la satisfaction d’avoir tout donné pour mon livre, d’avoir grandi aussi, de connaître un peu mieux le fonctionnement des maisons. Je suis jeune, ce livre n’est pas mon premier écrit, mais c’est avec lui que j’ai voulu aller aussi loin. Pour moi cette aventure était comme un pacte passé avec l’écriture. Aller au bout de ma passion, et ne pas m’arrêter d’écrire. Arrêtez d’essayer de calculer vos chances avec des statiques, elles ne sont guère encourageantes et surtout ne sont pas équivalentes pour toutes les maisons d’édition. Tous les romans ne se valent pas, certains sont inachevés, bourrés de fautes, ou simplement envoyés à n’importe quelle maison au hasard sans tenir compte des genres visés. (J’ai déjà vu un roman de fantasy atterrir chez un éditeur publiant des œuvres sur le sport).

     Oui, ce sera long. Oui, certains ne vous répondront pas, ou bien pas de la façon souhaitée, mais il faut essayer. Pas n’importe comment bien sûr, préparez-vous, renseignez-vous, travaillez, et ne craignez pas de rater. Être édité n’est pas une fin en soit, beaucoup écrivent pour eux, mais pour moi il s’agit d’un palier que je serai heureuse d’avoir franchi, un objectif que je veux atteindre, mais qui ne me fera pas abandonner l’écriture si je n’y parviens pas.

     Voilà, cet article était plus long que les autres, mais ce n’est qu’une introduction sur un sujet très vaste. Je créerai sans doute un autre article pour vous informer des éventuelles réponses d’éditeurs. Comme promis, en plus de cet article bonus, vous retrouverez cette semaine quelques mots sur l’écriture. Je pense faire de l’édition une catégorie à part entière puisque c’est quelque chose qui me tient à cœur (autant professionnellement que dans ma recherche d’éditeur !)

Bonne chance dans votre épopée éditoriale ! 

PS : si vous avez des suggestions pour enrichir la catégorie édition, des choses dont vous aimeriez que je parle à ce sujet, une aventure à partager, n’hésitez pas à m’en faire part !
 

1 commentaire:

  1. Bon courage pour la recherche ! Une de mes vieilles amies de Sky, Belina Kerboriou, est passée par Bookelis pour son premier roman. Ils impriment le livre sur commande.

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