samedi 26 décembre 2015

Speed dating de la littérature de l'imaginaire


Je vous en avais déjà vaguement parlé, mais suite à plusieurs demandes, j'ai décidé de faire un article complet sur le sujet. Il y a deux ans de cela, j’ai eu connaissance du SPEED DATING DE L’IMAGINAIRE se déroulant au Toulouse Game Show, un salon de jeux vidéo également ouvert à la littérature. Cet évènement proposait de rencontrer des éditeurs appartenant aux Indés de l’imaginaire, Mnémos, Actu-SF et Les Moutons électriques. Le but était de présenter un projet en cours tout en bénéficiant de leurs conseils et d’en apprendre davantage sur le monde de l’édition. Après avoir envoyé ma candidature, composée d’une lettre de motivation et du début de mon texte, j’ai eu la chance de participer par trois fois à ces rencontres.

I. Organisation des entretiens

Une fois ma candidature retenue, j’ai reçu un email m’informant des horaires de passage. Il m’était demandé de me présenter quelques minutes avant afin de ne pas retarder le planning. La ponctualité fut donc de mise. Arrivée sur le salon, on m’a dirigé vers le stand des Indés de l’imaginaire où m’attendaient mes interlocuteurs. Un petit espace avec une table et des chaises avait été aménagé en vue de l’entretien. Nous ne nous trouvions pas dans une salle séparée des autres, ce qui rendait l’environnement assez bruyant et m’a amené à pousser la voix. Il est nécessaire que je le précise, car si ces conditions ne m’ont pas particulièrement gêné, elles peuvent déstabiliser ceux qui ne s’y attendent pas.


Lors de la première édition, j’ai rencontré séparément les trois personnes pendant un tête à tête d’une dizaine de minutes. Durant ce laps de temps, il m’a fallu exposer mon projet, de la façon la plus claire et la plus concise possible. Les éditeurs pourront tout aussi bien vous questionner sur certains points, ou au contraire vous laisser discourir. Après cette étape a eu lieu une rapide série de questions-réponses, concernant à la fois mon texte, mais également le monde de l’édition.

Les deux autres entretiens se sont déroulés d’une manière sensiblement différente. J’ai eu à faire à mes trois interlocuteurs, simultanément devant lesquels j’ai exposé mon histoire. Si ce fonctionnement moins intimiste peut paraître intimidant, il a néanmoins le mérite de ne pas vous faire répéter. De plus, cette forme de rencontre a facilité l’échange entre les éditeurs et moi, car ils se sont parfois concertés quant aux conseils à me donner.

Il y a donc deux étapes dans cette courte entrevue. Premièrement, ils nous invitent à leur parler de notre histoire, par la suite, ils reviennent sur ce qui a été dit pour exprimer leur opinion et nous faire des remarques. Cela peut aussi ouvrir sur une discussion plus large. Je les avais notamment questionnés sur les points clefs de l’envoi d’un manuscrit. À la fin de la rencontre, après les remerciements d’usage, vous repartez donc avec de précieux conseils et dans le meilleur des cas, avec des adresses où soumettre votre travail. Toutefois attention, gardez en tête que cela ne garantit pas l’acceptation de votre roman, mais sert à dégager des pistes. Nous y reviendrons.

II. Comment bien préparer son entretien ?

. Soyez détendu. Vous n’êtes pas ici devant le jury de votre TPE ni à une soutenance de mémoire. Voyez cela comme une occasion de discuter à propos du texte qui vous tient à cœur, d’en connaître les failles et les façons de l’améliorer. Lors de mes trois passages, les éditeurs ont toujours tout fait pour me mettre à l’aise, et même s’ils se sont parfois amusés à essayer de me déstabiliser, ils n’ont pas hésité à m’encourager et à souligner, en plus de ses défauts, les points positifs de mon roman. Ils ne sont pas là pour vous descendre, simplement pour vous conseiller.

. Maitrisez le projet dont vous allez parler. Cela est indispensable. Vous devez dégager les grands axes de l’histoire pour la raconter au mieux, même s’il peut rester éventuellement quelques zones d’ombres, montrez que vous connaissez votre texte et ne l’avez pas envoyé à tout hasard. Cela passe également par des questions techniques. Là encore, vous n’êtes pas à un examen, inutile d’apprendre par cœur une présentation. Toutefois, voici quelques points auxquels il faut penser pour le jour J :

. Préparez un amont un résumé et un synopsis. L’objectif n’est pas de le réciter au mot près, mais simplement d’avoir une ligne directrice, cela évitera les longues hésitations et les oublis importants lorsque vous parlerez.

. Sachez quelles sont les caractéristiques « techniques » de votre projet : genre, public visé, nombre de signes espaces compris de l’œuvre (que vous pouvez afficher dans les options de votre traitement de texte). Ce sont des éléments demandés, puisqu’ils permettent de voir en amont si une proposition entre ou non dans une collection.

. Définissez les points à éclaircir avec les éditeurs : si vous avez des questions concernant l’écriture ou la correction de votre roman, n’hésitez pas à les formuler. Vos interlocuteurs y répondront dans la limite du temps qui leur est imparti.

III. Qu’ai-je retiré de ces entretiens ?

Lors de ma première rencontre, j’ai présenté le manuscrit que je venais de terminer. À cette époque, je n’avais encore jamais tenté l’édition, et j’espérai que ce Speed Dating m’apporterait les outils pour me lancer. Cela fut le cas puisque, au terme de cet évènement je connaissais les points forts et au contraire les éléments à retravailler de mon histoire. L’on m’avait également éclairé sur la façon de mener à bien la réécriture et donné des conseils sur la préparation du roman avant de le soumettre. Cela a rendu moins obscur le monde de l’édition et j’ai pu commencer plus sereinement mes recherches.

Un an plus tard, lors du second entretien, j’ai pu présenter la deuxième version de mon projet achevé. Comme deux d’entre eux se souvenaient du texte, j’ai eu le temps de leur poser diverses questions sur le fonctionnement de leurs maisons d’édition. Cette rencontre m’a donc permis d’avoir un premier contact et même si ces éditeurs ne furent finalement pas ceux qui acceptèrent mon travail par la suite, je suis repartie avec des retours précieux et des adresses auxquelles envoyer mon manuscrit.

Pour mon troisième entretien, j’ai décidé de parler de mon plus gros roman actuel, tant en terme de taille que de densité d’intrigue. Sachant que j’avais déjà signé un contrat pour mon premier livre, et que ce Speed Dating n’était plus nouveau pour moi, mes interlocuteurs ont pointé plus en détail les failles de mon projet. Cela m’a aidé car j’avais besoin de baliser mon travail. Au terme de cet évènement, je suis donc repartie avec une nette idée de là où je souhaitai aller, ce qui m’a motivé à continuer.

En conclusion :

Le speed dating de la littérature de l’imaginaire que nous propose le TGS m’a permis de bénéficier de conseils judicieux dans l’écriture et ma recherche éditoriale. Ces rencontres ne vous donnent pas la garantie d’être publié, toutefois, elles offrent l’opportunité rare de pouvoir discuter avec des professionnels du monde de l’édition. C’est une expérience riche qui mérite d’être tentée.

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